La série photographique« Ibis Paradise » est née à la suite de deux voyages dans le sud marocain, un road trip à travers des villages riches de culture et des paysages spectaculaires.
J’ai découvert alors l’histoire critique des ibis chauves sauvages du sud du Maroc. J’ai commencé à dessiner cet oiseau en voie de disparition à la mime graphite, un dessin long et minutieux arrêtant le temps.
Enfin, la forme définitive de la série a pris forme, par la superposition de ces dessins avec les photographies de paysages marocains ou du jardin Majorelle.
L’image urbaine devient rêve par un jeu de superposition d’une photographie et d’un dessin. Cette série photographique trouve son inspiration d’une citation de Jean GENET, extraite de « L’atelier d’Alberto Giacometti, 1963 » : « Tout homme aura peut-être éprouvé cette sorte de chagrin, sinon la terreur, de voir comme le monde et son histoire semblent pris dans un inéluctable mouvement, qui s’amplifie toujours plus, et qui ne parait devoir modifier, pour des fins toujours plus grossières, que les manifestations visibles du monde. Ce monde visible est ce qu’il est, et notre action sur lui ne pourra faire qu’il soit absolument autre. On songe donc avec nostalgie à un univers où l’homme, au lieu d’agir aussi furieusement sur l’apparence visible, se serait employé à s’en défaire, non seulement à refuser toute action sur elle, mais à se dénuder assez pour découvrir ce lieu secret, en nous-même, à partir de quoi eut été possible une aventure humaine toute différente. Plus précisément morale sans doute. Mais, après tout, c’est peut-être à cette inhumaine condition, à cet inéluctable agencement, que nous devons la nostalgie d’une civilisation qui tacherait de s’aventurer ailleurs que dans le mensurable ».